Quand la préservation du sein n’est pas possible lorsqu’il il comporte des cellules cancéreuses, un médecin préconise, en plus d’une radiothérapie le plus souvent, une ablation complète de ce dernier : ce que l’on appelle la mastectomie.
Le rapport au corps change de manière indubitable et il faut composer avec des conséquences parfois sur sa sexualité.
Ablation du sein et sexualité : et si on en parlait ?
Il faut en premier lieu, faire la distinction entre les femmes qui peuvent (et veulent) se faire reconstruire un sein, juste après l’ablation et celles qui ne le peuvent pas (ou ne le veulent pas).
La reconstruction immédiate suppose d’utiliser des tissus de la patiente pour lui modeler un sein. Le chirurgien esthétique fait tout son possible pour qu’il ait la même apparence que l’autre ; ce qu’un soutien-gorge de contention, à porter après l’intervention pendant plusieurs jours, va améliorer. Il joue aussi un rôle protecteur pour la cicatrice, grâce à une conception sans couture et sans armature. Les soins post-opératoires réalisés en première instance par le personnel médical, ensuite par une infirmière à domicile et la patiente elle-même seront largement facilités par son ouverture qui s’effectue par le devant.
Le sein, cependant, même s’il a une aréole et un mamelon, s’il ressemble à un sein naturel n’offre pas les mêmes sensations et la même sensibilité au toucher. La femme peut donc éprouver de la gêne, voire ne pas reconnaitre ce sein reconstruit pendant les rapports sexuels.
Quand la reconstruction n’a pas été faite, la poitrine reste plate d’un côté avec une cicatrice. Pour le partenaire, cela peut créer un blocage. Maintenant, des personnes témoignent que l’épreuve et ce nouveau corps les ont poussés à communiquer plus sur leur sexualité et qu’ils ont gagné en complicité à ce niveau.
Le fait de cacher la cicatrice avec un tatouage peut aider les deux parties à passer outre, surtout si le motif est choisi ensemble.
Image et représentation de la féminité après une mammectomie : ce qu’il faut retenir
Sein reconstruit, prothèse en silicone amovible ou encore torse auquel on ne touche pas après l’opération : quel que soit le choix ou la possibilité offerte, le corps change et avec ce changement, l’idée que l’on se fait habituellement de la féminité. Les seins en effet en sont une de ses représentations, partout dans le monde, quelle que soit la culture.
On peut revoir sa façon d’envisager d’être mère (avec l’allaitement), d’être femme, sa manière de se regarder dans la glace.
Après l’opération, quand la cicatrisation est complète, on peut remettre un soutien-gorge. Mais même la lingerie change : il faut prendre un soutien-gorge post-mastectomie. Les particularités de cette lingerie, ce sont les choix possibles en termes de confort : selon la sensibilité encore éprouvée au niveau de la cicatrice, on peut prendre un produit toujours sans armature ou même sans couture, une ouverture classique ou encore sur le devant, sans devoir sacrifier le maintien.
Par contre, pas question de se priver de glamour et ce, pour se réconcilier avec ce corps que l’on a connu malade, affaibli, amaigri et qui fait sa reconstruction à différents niveaux. Une femme peut apprécier de pouvoir mettre davantage de dentelle, d’oser plus de couleurs qu’avant, afin de reprendre confiance en elle et en son corps.
Pourtant, ce qu’il faut surtout retenir, c’est que quand on en est là du processus, c’est que l’on a mené un combat pour sa vie, pour sa santé et que l’on doit avancer. Le soutien des proches est primordial, mais il ne faut surtout pas hésiter non plus à poser des mots sur ce que l’on ressent avec un professionnel de santé de type psychologue.